A Abidjan, comme partout dans le monde ce samedi 26 octobre 2024, c’est soir de Clasico. Le duel entre le Real Madrid et le FC Barcelone passionne ici surtout les plus jeunes comme Armel.D, étudiant de 25 ans inscrit en Master de Sciences Economiques dans une université privée d’Abidjan. Cependant, ce jeune supporter inconditionnel du club de la capitale espagnole avoue ne pas être intéressé par la révision de la liste électorale en cours dans le pays.
« Honnêtement, ne compte pas voter en 2025. L’élection présidentielle à part créer des troubles, des violences ne change rien à la vie des Ivoiriens », explique Armel les yeux rivés sur le grand écran installé dans le maquis où il a pris place avec ses amis dans le quartier de Cocody.
« Voter pourquoi en fait ? En Côte d’Ivoire tout le monde sait qu’on triche pendant les élections. Et même celui que tu soutiens finit par aller ‘’manger’’ avec son ancien adversaire. C’est n’importe quoi tout ça », ajoute Ulrich, autre membre de ce quatuor de jeunes afficionados de football.
La Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire a constaté avec dépit cette situation. En une semaine, l’opération n’a enregistré que quelque 217.000 requérants dont 113.000 nouveaux votants. Trop peu pour un pays de 29 millions d’habitants avec un corps électoral de près de 8millions de votants.
Les crises successives, les doutes envers la CEI et le manque de crédit accordé à la classe politique sont les principales raisons de cette position des jeunes en Côte d’Ivoire. Même si, certains d’entre eux à l’instar de Daphnée.D, étudiante en droit à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké entendent exercer leur droit de vote en octobre prochain.
« Ce sera la première fois pour moi de voter. Ce n’est que par ma voix que je peux faire changer les choses donc », argue la jeune femme.