C’est une dizaine de chefs d’Etats qui se sont donnés rendez-vous à Abuja, à l’occasion du 66ème sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO. Où il était question de décider du sort des pays de l’AES dans l’organisation (le Mali, le Burkina-Faso et le Niger).
Prévue le 29 janvier 2024, le départ des pays de l’AES dans la CEDEAO a été acté et maintenu à cette date par l’organisation sous-régionale, mais une « periode de grâce » de six mois est également mise en place pour leur permettre sait-on jamais de reconsidérer leur décision de demeurer dans l’organisation.
Cette décision pour le moins paradoxale concernant les six mois de sursis serviront à poursuivre les efforts de médiation entamés par les présidents sénégalais et togolais, Bassirou Diomaye Faye et Faure Gnassingbé. Des efforts de médiation salués par le président de la commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray.
« Excellences, bien que la sortie imminente du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO soit décourageante, nous saluons les efforts de médiation en cours menés par leurs excellences le président Faure Gnassimbé du Togo et le président Bassirou Diomaye Faye du Sénégal. Ces efforts soulignent votre engagement collectif à préserver la paix et l’unité dans notre région… », a déclaré le président de la commission.
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Il a par ailleurs indiqué que le conseil des ministres va convoquer une session extraordinaire pour prendre acte de leur départ. « Au cours du deuxième trimestre de 2025, le Conseil des ministres va convoquer une session extraordinaire pour prendre acte de leur départ. Il élaborera également un plan d’urgence pour les relations politiques et économiques avec ces pays», a-t-il indiqué.
Chassé-croisé entre la CEDEAO et l’AES
A la veille de ce sommet de la CEDEAO, les chefs d’Etats de l’AES, ont annoncé ce samedi 14 décembre une politique d’ouverture envers les ressortissants de la CEDEAO. Une décision qui maintient toujours le contact entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO. Entre temps cette dernière a lors de son sommet adopté une posture ferme envers les pays du Sahel.
Il leur a été clairement signifié qu’en cas de départ de l’AES, il n’y aurait aucune « CEDEAO à la carte ». C’est-à-dire, l’organisation sous-régionale refuse toute réciprocité concernant la libre circulation des biens et des personnes avec les pays qui choisiraient de quitter l’organisation.
Les pays de l’AES feront-ils marche arrière, les prochaines semaines seront cruciales quant à leur probable retour dans la CEDEAO.